Guillaume Husson,
Délégué Général de Syndicat de la Librairie Française,
Nouveau membre du Cedap
Qui êtes-vous ?
Je suis Guillaume Husson, je dirige le Syndicat de la Librairie Française (SLF) depuis une quinzaine d’années.
Il s’agit du syndicat des libraires indépendants en France qui constituent le principal réseau de vente de livres. Nous rassemblons 750 adhérents, beaucoup de TPE mais aussi des chaines de librairies. Nos adhérents représentent + de 80% des emplois et du CA de la branche.
Quant à moi, je joue un peu un rôle de chef d’orchestre auprès de l’équipe (7 personnes au syndicat) mais aussi en matière d’animation des réseaux d’élus. Nous avons, un directoire, un CA et plusieurs commissions thématiques.
J’ai également un rôle vis-à-vis de l’extérieur en étant en relation avec les autres professions du livre (éditeurs, auteurs, bibliothécaires...) et les pouvoirs publics en France et au niveau européen.
Nous avons 2 enjeux principaux :
Un enjeu économique puisque les librairies indépendantes sont très reconnues sur un plan symbolique mais demeurent fragiles sur le plan économique. Elles sont l’un des commerces les moins rentables en France. L’équation c’est d’arriver à dégager des marges supplémentaires pour arriver à financer le travail qu’elles font au service du livre, des auteurs et des lecteurs. Le syndicat y contribue en menant des négociations avec les principaux fournisseurs.
Ensuite, un enjeu en matière de qualification. Le réseau des librairies indépendantes était donné moribond il y a quelques années quand les livres électroniques sont apparus. Il n’en a rien été. Au contraire, le réseau se développe avec 600 ouvertures depuis cinq ans. Cette résilience s’explique par la singularité des librairies par rapport à d’autres circuits de vente (grandes surfaces ou vente en ligne). Cette singularité au niveau de l’offre, du conseil, des services ou encore des animations, s’appuie sur la qualification du personnel. La profession veille à ce que les entreprises aient les moyens financiers de maintenir ces exigences qualitatives. Cela représente également un enjeu important en matière de formation.
Avant de rejoindre le Syndicat de la Libraire Française, j’ai eu un parcours dans le public mais toujours en matière culturel. J’ai travaillé pour la région Champagne Ardenne avant d’intégrer le ministère de la culture à différents postes, dans le domaine international, dans celui des études et des statistiques puis du livre. C’est ainsi que j’ai ensuite rejoint le SLF.
Qu’est ce qui a motivé votre adhésion au Cedap ?
Je connaissais le Cedap, je répondais à son enquête annuelle mais je n’avais pas encore franchi le pas.
Le CEDAP permet une mise en réseau et des échanges entre responsables d’OP qui, bien qu’évoluant dans des secteurs professionnels différents, ont beaucoup de problématiques en commun, en matière d’organisation interne, de négociation collective, de relations publiques, de communication, etc.
Quand on est DG d’Association Professionnelle, on est à la fois très entouré (par son équipe, les élus, la profession en général) et parfois assez seul face aux décisions à prendre pour le collectif.
Pour vous, être adhérent du Cedap, ça signifie quoi ?
Ça signifie la reconnaissance de la spécificité de notre métier. On s’étonne souvent que le directeur du syndicat des libraires ne soit pas libraire !... Il faut alors expliquer en quoi il ne s’agit tout simplement pas du même métier. Il faut évidemment comprendre en profondeur le métier que l’on sert et mettre à son service des compétences différentes, juridiques, économiques, politiques…