Neuf représentants des partenaires sociaux sur dix considèrent que la négociation collective est un moyen efficace de mieux soutenir les salariés aidants. C’est l’un des enseignements principaux de l’Observatoire OCIRP/Viavoice “Salariés aidants 2025”, qui met en lumière une prise de conscience croissante du monde du travail face à cet enjeu de société.
Aider un proche âgé, handicapé ou atteint de maladie chronique tout en exerçant une activité professionnelle concerne déjà des millions de Français. Selon l’INSEE, un salarié sur quatre sera proche aidant en 2030. Ce défi quotidien appelle des réponses concrètes pour concilier emploi et solidarité familiale.
Parmi les partenaires sociaux interrogés, le soutien à la négociation d’accords dédiés atteint 97 % chez les représentants des organisations de salariés et 71 % parmi ceux des organisations patronales. Une quasi-unanimité qui illustre la volonté commune d’agir dans le cadre du dialogue social.
Les pistes d’action évoquées sont nombreuses. La première consiste à renforcer la souplesse dans l’organisation du travail, grâce à des horaires adaptés, au télétravail, aux congés spécifiques ou au compte épargne-temps. Les partenaires sociaux insistent aussi sur la nécessité d’une meilleure information et formation des managers et des services RH, afin de favoriser l’écoute et la compréhension. Ils citent également la mise en place d’aides concrètes comme le répit ou les services à domicile, et appellent à une reconnaissance juridique renforcée du statut de salarié aidant, via la prévoyance ou la valorisation des congés.
S’agissant du niveau de négociation, les organisations de salariés privilégient largement la branche professionnelle, perçue comme le bon échelon pour harmoniser les pratiques. Les représentants patronaux sont plus partagés : 52 % préfèrent la branche, 43 % le niveau de l’entreprise.
Autre constat fort : pour 9 partenaires sociaux sur 10, la protection sociale complémentaire a un rôle essentiel à jouer dans le soutien aux salariés aidants. Elle apparaît comme un outil de solidarité paritaire capable d’apporter des réponses concrètes et durables.
Les chiffres de l’Observatoire rappellent enfin l’ampleur du défi : 55 % des salariés aidants qui aident seuls déclarent des difficultés de santé mentale et seuls 34 % ont informé leur employeur de leur situation. Le sujet reste tabou pour près de 6 DRH sur 10. Pourtant, les attentes sont fortes : plus de 80 % des managers et DRH souhaitent des actions de sensibilisation et l’intégration de la question des aidants dans la stratégie RSE des entreprises.
En 2025, la négociation collective apparaît ainsi comme un levier clé pour reconnaître, protéger et accompagner celles et ceux qui, chaque jour, soutiennent un proche tout en travaillant.
La synthèse complète de l’étude est disponible sur le site de l’OCIRP.